- Cinéma, de Andy Muschietti, 2017, Américain
- Pourquoi ça crame les oiseaux?
Un clown-démon qui habite les égouts joue avec
les émotions les plus intimes de chaque enfant pour se nourrir de leur peur, et
les enlever. C’est fait pour faire peur. C’est la grosse prod´ horreur de la
rentrée, qui cible spécialement tous les enfants des 90´s que nous sommes, qui
avons été marqués par le roman de Stephen King ou le téléfilm qui était passé
sur M6 à l’époque, bien ancrés dans l’inconscient collectif. Car qui n’a jamais
entendu cette voix dans ses cauchemars… Ils flottent tous en bas…
- L’histoire
Dans les années 80,
dans la ville de Derry aux états unis, des enfants disparaissent mystérieusement.
La « bande des ratés », 7 enfants qui se sont régulièrement les
souffre-douleurs des gros bras de l’école, enquêtent sur le phénomène suite à la
disparition du petit frère de l’un d’eux. Ils comprennent peu à peu qu’ils ont
affaire à un phénomène paranormal dont les adultes ne peuvent pas avoir
conscience. Leurs visions se multiplient : visions d’horreur d’un clown
diabolique, qui se transforme à volonté pour les mettre face à leurs peurs les
plus personnelles. Afin de sauver leurs frère et camarades, ils décident d’attaquer,
malgré les problèmes d’ados, les peines de cœur et des parents pas toujours
bien nets.
- Ce n'est que mon avis
Voilà un film
taillé pour le succès commercial, et qui ne pouvait pas ne pas marcher. D’ailleurs,
il a déjà battu tous les records d’entrées pour un film d’horreur aux États-Unis.
Il joue sur plusieurs modes : celle des films d’horreur, qui deviennent de
plus en plus grand public. Celle du revival années 80 : ceux qui ont suivi
la série Stranger Things ont comme une impression de déjà-vu. Un jeune acteur (Finn Wolfhard) en commun, qui joue le même rôle avec les mêmes blagues en dessous de la
ceinture, une bande de gosses sur des vélos qui mènent l’enquête, des parents à
côté de la plaque, des caïds qui prennent une bonne leçon : c’est une
recette classique. Et bien sûr, la reprise du roman de Stephen King, œuvre majeure
de la pop-culture qui, avec la première série de téléfilms qui en ont été
tirés, sont des référence pour toute une génération, ne pouvait que garantir un
grand nombre d’entrées.
Qu’en est-il du
résultat ? Pour moi, l’ensemble est un divertissement agréable, parfois
rigolo et visuellement travaillé. J’ai sursauté pas mal de fois (il faut le
savoir si vous venez avec moi voir un film qui fait peur : je fais
carrément des bonds sur ma chaises). Il y a un peu de violence et de sang mais pas trop, et
un des côtés les plus noirs se situe peut-être dans les rapports avec les
parents, parfois bien timbrés, voire violents. Dommage que les histoires
personnelles de chaque enfant ne soient pas plus développées.
Du coup, on ne s’ennuie
pas malgré les 2h15 du film, les apparitions fantasmagoriques sont efficaces,
mais on n’est un peu déçu par le manque d’originalité de l’ensemble. J’ai lu
quelque part que le clown Ça de Stephen King était un symbole du pédophile, qui
se déguise en un personnage sympathique pour attirer les enfants à lui et se
transformer en ce qu’ils craignent le plus. Cet aspect est plutôt simplifié, et
le démon pourrait être n’importe quel fantôme de film, puisque l’aspect psychologique
n’est que peu approfondi. Dommage, parce que les acteurs, enfants comme clown,
ont un bon potentiel et sont souvent touchants, mais les visions ne viennent
pas avec assez de subtilité et la tension ne s’installe jamais complètement.
Je tiens à saluer les mises en scènes du Festival Européen de Strasbourg : "Ça" y était le film d'ouverture en avant première, et on avait de jolis clown et autres personnages malfaisants qui erraient dans la salle... Sans parler des spectateurs déguisés!